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Vamos, Vemos, Vinos!!!
30 août 2012

Le monde argentin avant les empires Inca et espagnol

Les organisations pré-incas sont méconnues ou quasi peu étudiées en Argentine, mais Myriam a mené une large enquête, confrontant les informations des différents musées et bibliothèque de Buenos Aires. Voici un résumé synthétique de ses trouvailles !!

Naissance :

Cerro Banos - El lago de Portrerillos en fond!

Les particularités de chaque organisations sociales se sont développées en fonction de l’espace : la puna (ou altiplano) grande étendue sèche et regorgeant de guanacos et llamas, el chaco avec une faune et une flore abondante, la Cordillère des Andes et sus quebradas. C’est la domestication de ces espaces (par l'agriculture et l'élevage) qui a défini chaque société et permis le développement des groupes sociaux.

Développement :

Se basant sur des ressources naturelles, la maitrise de la céramique (rouge, noir), du tissage (célèbre tejido artesanal) et de la métallurgie (le bronze était le métal le plus précieux de part sa complexité de réalisation, et non pas l'or) ont ensuite creusé les écarts entre chacune d’elles et ont ainsi accentué leurs particularismes. Elles ont ainsi acquis leur propre identité identité et culture. Ces trois arts permettaient de produire des objets de la vie quotidienne mais aussi de la vie religieuse. Par exemple, le traitement des gobelets cérémoniels (ou kéro) ou des tablettes de produits hallucinogènes.tablette halucinogène

 

Elles avaient en commun un culte des ancêtres fort. Les Huaca étaient les sculptures qui les symbolisaient. Le culte des anciens permettaient ainsi de garantir paix et stabilité, il légitimait la société établie.

Enfin, elles communiquaient et échangeaient très fréquemment entre elles grâce aux caravanes de llamas qui permettaient le troc des objets et aliments ainsi que la diffusion des technologies, des styles de vie et artistique et des systèmes idéologiques.

La complexité de l’organisation sociale

Le développement de plus en plus raffiné de ces trois arts ont accru les inégalités entre les différentes couches de la population d’une même société.

Un système social héréditaire basé sur l’existence d’inégalités sociales  fut la conséquence de ce développement accru :

-          L’élite gouvernante

-          Les artisans

-          La classe religieuse dominée par le culte du Jaguar

-          Les gens du commun des mortels

Ainsi, des système sociaux puissants ont vu le jour :

-          Les Pucara, organisation politique caractérisée par le regroupement de l'ensemble des couches d'une société dans un même lieu géographique (comme les Pucaras de Tastil et Tilcara que nous avons visités)

-          Los Senoris (ou senoreries), comme le grand Senori de Moche ou de Chimor

Antonio Serrano, le grand anthropologue argentin a pu faire l'inventaire de l'ensemble des tribus en fonction des régions de l'Argentine (dans son ouvrage "Los Aborigenes Argentinos).

Conclusion :

Nous voyons donc que les empires impériaux de Tawantinsuy (avant les Incas) ou des Incas n’ont pas créé le système inégalitaire qu’on leur prête, mais ils n’ont pas non plus apporté la métallurgie, la céramique ou l’art du tissage. Ils ont repris à leur nom les bases sociales, économiques et politiques en place et se sont contentés de les assimiler pour créer un empire commun et centralisé, avec un profond respect des us et coutumes de chacun.

Par contre, les conquistadores espagnols iront plus loin : au lieu d’assimiler les bases sociales, économiques et politiques existantes, ils vont profiter de leurs aspects négatifs pour en tirer profit. Ils vont éradiquer le troc et substituer le bronze à l’or et l’argent, légitimer l’esclavage et abolir le respect des différents classes sociales pour recréer un ordre social totalement tourné à leur avantage, sans respect des cultures de chacun.

Ils vont déconstruire des organisations sociales et fortement identitaires millénaires pour extraire les richesses nécessaires à la construction de leur empire sur le Vieux Continent, au mépris des considérations humaines et culturelles.

En retournant à Mendoza, nous aurons le temps de comprendre plus en profondeur ces cultures millénaires détruites et observer comment les politiques actuelles régionales tentent de réhabiliter ces cultures perdues pour leur restituer leur splendeur, tant sociale que spirituelle.

 

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